Pas de redevance forestière pour des populations au Cameroun

D’après des Ong, des maires ne redistribuent pas l’argent perçu auprès des exploitants forestiers aux autochtones de certaines localités.

 Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Victor Amougou Amougou, responsable technique au Centre pour l’éducation, la formation et l’appui aux initiatives du Cameroun (Cefaid), une Organisation non gouvernementale (Ong) basée à l’Est du Cameroun, a fait de la redevance forestière un combat quotidien. D’après lui, des milliers de populations sont abusées par des maires qui

Du bois exploité dans une forêt

Du bois exploité dans une forêt

ne leur reversent pas l’argent perçu auprès des exploitants forestiers. «Chaque société qui exploite une forêt doit reverser 10% de ses taxes à la commune de cette localité, d’après la loi sur la répartition de la redevance forestière. Malheureusement, ces maires ne financent pas les projets des populations avec cet argent. Au contraire, ils s’enrichissent», déplore-t-il. Le responsable du Cefaid s’insurge contre la complicité des autochtones «véreux» et des maires.

75% des populations abusées

 Victor Amougou explique que des autochtones proposent des projets utiles à leur communauté, mais manquent toutefois les fonds nécessaires. Ce que confirme d’ailleurs  Henri Mevah, cadre technique de développement au Programme de protection de la biodiversité pour la promotion des microprojets communautaires autour des aires protégées (Papel). A l’en croire, certains villages où sont exploités du bois manquent cruellement des outils pour améliorer leur agriculture. «Les riverains utilisent le plus souvent cet argent pour s’acheter les houes, les machettes, les brouettes, les chaises communautaires et bien d’autres choses. Mais, sans ces fonds, ces villageois qui pratiquent pour la plupart la chasse et la culture de subsistance, ne peuvent rien», dit-il.

Cette situation crée des conflits entre la population qui se croit exploitée et la société forestière. «Nous avons un problème dans l’identification des projets. Les personnes à qui nous nous adressons ne sont pas souvent les bonnes à la fin. Elles prennent l’argent et ne réalisent pas ces projets. Bien après, la population nous accuse», regrette Florence Lissouck, responsable de la certification et de l’audit interne dans une entreprise forestière. Pour trouver des solutions à ces problèmes, le Fond mondial pour la nature, Wwf, a organisé du 23 au 25 juillet 2013, un atelier de «formation des sociétés forestières et Ong sur la responsabilité sociétale des entreprises et la résolution des conflits» à Douala.

 

 

Subscribe to iCameroon.Com Newsletter