Sylvestre, l’invincible : Vit depuis 11 ans avec le Vih Sida

Abandonné par ses proches, le jeune homme âgé de 33 ans vit depuis 11 ans avec le Vih Sida. Il est marié  et père de deux enfants.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Depuis deux semaines et quatre jours, Sylvestre, 33 ans, n’a pas le sommeil paisible. Le jeune homme craint la mort. «Cela fait 18 jours que je n’ai pas pris d’antirétroviraux. J’ai très peur. Si je meurs, que deviendront mes enfants ?», s’interroge-t-il. Le jeune homme a pourtant l’air en bonne santé. Il avoue d’ailleurs avoir pris «un peu de poids ». Mais, pas de quoi se vanter ! Au reporter venu à sa rencontre, Sylvestre explique qu’il ressent de plus en plus des difficultés à remuer ses articulations. Il a surtout une migraine lancinante. La cause ? «Cette maudite pénurie d’Arv qui paralyse le Cameroun depuis des mois», dit-il avec force. Sylvestre prie chaque soir pour que tout redevienne comme  avant. Il demande à Dieu de lui permettre de voir grandir ses deux garçons.

Un couple séropositif
«Si la pénurie continue, ma femme et moi pourrions mourir», explique-t-il. En effet, Sylvestre et son épouse vivent tous deux avec le Vih Sida. Ils se sont rencontrés en juin 2007, dans un centre de prise en charge des Personnes vivant avec le Vih Sida (Pvvih) à Douala. A l’époque, Sylvestre pensait que sa vie était «finie». Il n’avait plus de plan d’avenir. Et le miracle est survenu, comme l’arrivée du sauveur! «Elle m’a dit ceci ce jour : ‘’Il y a toujours espoir dans la vie, quelque soit la situation’’», se souvient-il. Et depuis, les deux tourtereaux ne se sont plus lâchés. Ils se sont mariés trois mois plus tard. Et Sept mois après, elle mettait au monde un petit garçon en bonne santé et «séronégatif», comme le second, né deux ans plus tard d’ailleurs.
Une joie qui a effacé les frustrations du début. En effet, c’est en 2002 que Sylvestre découvre son statut. «J’étais très malade. A l’hôpital général de Douala, le test du Sida a été positif. Mon oncle avec qui je vivais m’a abandonné à l’hôpital. Mes deux frères aussi», raconte-t-il. Mais, pas sa maman. Elle abandonne alors champ et ferme pour venir auprès de son fils. «C’était terrible. Je n’aimerais pas que mes enfants souffrent ainsi. Je veux me battre pour eux», jure-t-il. Sylvestre élève d’ailleurs ses enfants dans la crainte de Dieu pour qu’ils ne tombent pas dans le «même» piège que lui. Mais, Sylvestre veut avant tout que les Arv soient disponibles pour réaliser tous ces projets.

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