La chambre haute du parlement dispose désormais de toutes les structures pouvant lui permettre de fonctionner librement en tant qu’institution
André Marie DIBAMOU
Yaoundé, Cameroun
C’est à la faveur de la clôture de la session de plein droit du 12 juin dernier que l’ossature complète du sénat camerounais s’est dessinée. Désormais le bureau du sénat compte 17 membres dont 5 femmes. Tous les observateurs s’accordent à dire que cette physionomie qui laisse une place importante à la gent féminine est à féliciter pour une institution qui fait son baptême de feu dans le paysage politico-administratif camerounais.
Constituée d’un président, d’un premier vice président, de quatre vices présidents, de trois questeurs et de quatre secrétaires, le bureau du sénat peut dès lors assurer la mission régalienne qui est la tienne. D’ailleurs, pour montrer que l’heure est au travail, le président du sénat a été reçu vendredi jeudi 13 juin dernier par le président de l’Assemblée nationale Djibril Cavaye Yiéguié. Il a été question pour les deux hommes d’affirmer
leur volonté de fonctionner ensemble mais surtout de collaborer pour asseoir les bases d’une meilleure contribution à l’élaboration des lois au Cameroun. Cette rencontre vient également taire les querelles autour de la tension réelle ou supposée entre Niat Njifenji Marcel et Cavaye Yiéguié Djibril. Certains ont interprété le fait qu’il ne se soit pas levé au moment du standing ovation accordé au nouveau président du sénat comme une manifestation de son mécontentement et donc de son refus de
se résoudre à accepter son nouveau statut de troisième personnalité du pays.
Dans ce nouveau bureau qui se veut mixte et disparate, tous les partis politiques représentés au sénat y figurent en pôle position. Seul le cas du Front national pour le salut du Cameroun (FNSC) fait exception car le parti du ministre Issa Tchiroma Bakary n’a pas obtenu de place dans le bureau. Le sénateur Haman ABBO ne fera donc pas partie de la première équipe dirigeante du sénat.
Le principal parti de l’opposition, le SDF se contentera d’une place parmi les nombreux vice-présidents du sénat. L’UNDP occupera une place au secrétariat, au même titre que le MDR. Simple coïncidence ou volonté politique du chef de l’Etat, la composition du bureau a pris en compte plusieurs paramètres notamment l’équilibre régional, de sexe et même d’âge. A coté d’un président presque octogénaire et issu de la zone Bamiléké, nous avons un premier vice-président relativement jeune mais issu du nord Cameroun. Les régions du Littoral, du Sud et du Nord-ouest ne seront pas en reste. Elles ont chacune un représentant à la vice-présidence.
Tout porte à croire que désormais les choses vont s’accélérer au niveau de la mise sur pied des autres institutions mentionnées dans la constitution de janvier 1996 et dont l’opérationnalité n’est pas effective. Il s’agit notamment du Conseil constitutionnel qui devra, si le calendrier est respecté, être mis sur pied dans les brefs délais. Car nous avons une Assemblé nationale qui doit proposer des membres, le sénat aussi, le conseil supérieur de la magistrature et le chef de l’Etat enfin. C’est à partir de ce moment seulement que l’on pourra parler de séparation et d’équilibre des pouvoirs. Selon le professeur Manassé Aboya Endong, politologue et consultant dans plusieurs chaines de télévision, en l’état actuel des choses au Cameroun, nous avons une autorité judiciaire et non un pouvoir judiciaire.
BUREAU DU SENAT
Président : NIAT NJIFENJI MARCEL
1er vice-président : ABOUBAKARY ABDOULAYE
Vice-présidents :
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TJOUES GENEVIEVE
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TCHATCHOUANG
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ACHIDI ACHU SIMON
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Naah Ondoua Sylvestre
Questeurs :
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Njifua Lucas Fontem
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Jean Baptiste Baskouda
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Paulette Bisseck
Secrétaires généraux :
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NGAYAP PIERRE-FLAMBEAU
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DAKOLE DAISSALA
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Baba Hamadou
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Fon Teche Njéi II
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Obam Assam Samuel
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Mme Haoua Madeleine
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Moampea Marie Claire
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Hayatou Pierrette