IYA MOUHAMED : L’HOMME A ABATTRE

Depuis le fameux rapport du Consupe sur la gestion de la Sodécoton, le feuilleton Iya n’a pas fini d’alimenter les chaumières

André Marie DIBAMOU,
Yaoundé, Cameroun

Une foule hystérique prend d’assaut le siège de la Fécafoot à Tsinga, un vaste quartier populaire de la ville de Yaoundé. Armés de gourdins et de machettes, les jeunes menacent de mettre le feu à l’édifice si on ne leur donne pas confirmation de ce que l’homme à abattre ne doit pas se représenter à la tête de la fédération camerounaise de football (Fécafoot). Face à ce climat délétère, le premier ministre chef du gouvernement Philémon Yang ordonne l’arrêt de la procédure d’élection d’un nouveau bureau pour des raisons de « sécurité ».

Iya Mouhamed«  Nous ne voulons de lui ici. Il s’est tant moqué de nous. Nous ne voulons plus de personne qui trahissent notre football et qui mette à mal l’un des facteurs de notre unité nationale », scandent des jeunes visiblement en colère. Il y a du « Iya Most Go » sur toutes les lèvres. Les cri du meilleur footballeur africain du siècle, Albert Roger Miller semble avoir trouvé un échos favorable auprès de cette jeunesse en furie.

Pour l’instant, il est difficile de dire s’il s’agit de la gestion opaque que le Conseil supérieur de l’Etat reproche au directeur de la Société de développement du Coton ( Sodécoton) depuis 27 ans, ou des nombreux déboires des Lions indomptables ses dix dernières années qui font de lui l’homme à abattre. Ce qui est claire c’est que Iya Mouhamed Shagari Salim est à tête de deux mastodontes depuis près de trois décennies, sans interruption.

Il a vu passé plusieurs ministres des sports qui ont tenté de s’immiscer dans la gestion du baron du football camerounais. Le dernier en date qui semble avoir appris à ses dépens est Philippe Mbarga Mboa. Certains s’accordent à croire que le fameux Iya doit être bien introduit auprès du palais d’Etoudi pour prendre en otage, et ce pendant trois décennies, une bonne partie de la conscience nationale que les Camerounais ont de l’unité et de la fierté.

Comme à son habitude, Iya se présente comme la victime expiatoire des « forces du mal tapies dans l’ombre ». il brandit ostentatoirement les nombreux trophées remportés sous son ère et défie quiconque lui apporte la preuve du contraire.

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