Cameroun: Comment Vivre De La Mendicite?

Les mendiants pullulent les rues de Yaoundé. Ils semblent trouver leur compte.

André Marie DIBAMOU
Yaoundé-Cameroun

Il est très exactement 7 heures du matin, heure du Cameroun. Sidonie, étudiante à la faculté des Arts lettres et sciences humaines à l’université de Yaoundé ce rend au campus pour affronter les épreuves de rattrapage ce lundi 22 juillet 2013. Pendant qu’elle descend les marches qui donnent sur le campus, elle est impressionnée par la présence d’un mendiant particulier. Non pas qu’elle le voit pour la première fois mais que ce dernier a choisi une astuce plutôt payante : les étudiants. Il y en a toujours sur ce tronçon.

La vie au bout de la misère

L’étudiante est d’autant plus stupéfaite que notre mendiant est là depuis six heures selon les témoins. Il a élu domicile à cet endroit depuis quelques mois seulement mais le business semble porter ses fruits. Son pot, nue boite de lait en poudre en aluminium est toujours plein d’argent. Chaque personne qu’y passe ne manque pas de laisser tomber une pièce de monnaie. Le bruit résonne à plusieurs mètres à la ronde, surtout lorsque la pièce lancée trouve d’autres.

Comme lui, plusieurs Camerounais ont choisi d’écumer les rue de la cité capitale afin d’obtenir leur pitance journalière. C’est un business plutôt lucratif à en croire les dires des passants. Hommes, femmes et enfants se livrent volontiers à cette pratique qui frise parfois le harcèlement. Surtout quant il s’agit de ces petits enfants apparemment Touareg, très beau aux cheveux bouclés. Ils vous tiennent par le bras d’une main, l’autre main sur le ventre, la tête hochée vers vous en signe de tristesse. Difficile de résister. Même votre argent de taxi y passe.

D’autres s’étalent carrément à même le sol, une bande bien serrée quelque part sur le corps, avec un message de détresse placardé et parfois même des photos. Quand ce n’est pas une maman qui s’assied quelque part sur la chaussée avec mon enfant autiste ou malade, c’est une autre qui transporte ses deux enfants dans un fauteuil roulant, au milieu des véhicules. Parfois c’est un monsieur  qui, au bénéfice d’un feu rouge, marche entre les taxis pour exhiber son mal. C’est affreux à des moments. Mais que faire face la pauvreté galopante ? Que faire lorsque le fossé va grandissant entre le riche et le pauvre. Une chose est sûre, la mendicité nourrit son homme.


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