Les Maliens de Douala en campagne de proximité

Les boutiques et cafétérias tenus par les concitoyens de ce pays sont prises d’assaut pour sensibiliser les potentiels électeurs.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Plus que deux jours, et des Maliens iront aux urnes pour élire leur président. Au lieu-dit Camp malien a quartier Makea à Douala, les discussions tournent autour de l’élection présidentielle malienne du 28 juillet 2013. Assis dans une cafétéria, cinq d’entre eux écoutent religieusement Issa Kanda, le maître des lieux. «Ibrahim Boubacar Keita est le meilleur candidat pour la présidentielle. Il a beaucoup travaillé pour le Mali. S’il gagne, je rentre au pays. J’ai espoir. Nous devons le soutenir», assure-t-il en montrant fièrement sa carte d’électeur, le Numéro d’identification nationale (Nina). Pour Issa, le candidat du Rassemblement pour le Mali (Rpm), en tant qu’ancien premier ministre, a l’expérience nécessaire pour diriger le pays. Comme de nombreux supporteurs de l’ancien ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire, Issa explique que son surnom «kankeleki» qui signifie «quelqu’un qui a une seule parole» en langue bambara, décrit «fidèlement» l’homme.

Contrairement à Issa Kanda, Lamine Haïdra pense plutôt que Soumalia Cissé, candidat de l’Union pour la république et la démocratie (Udr), sera le futur président du Mali. «Il va gagner avec 52% de voix. J’aime tout ce qu’il propose. C’est un bon candidat», dit-il en exhibant son t-shirt à l’effigie de son «homme de la situation». Lamine Haïdra taxe tous les autres candidats de «faibles». Ce que réfute fortement Yaya Gundo. A ses amis réunis devant sa boutique, le jeune homme de 30 ans conseille plutôt de voter le candidat du Codem, Houssein Amion Gundo. «C’est un travailleur. Il a construit le lycée Amion au Mali, nous devons le soutenir», dit-il à ceux qui l’écoutent et approuvent de la tête.

Cependant, certains ressortissants Maliens de Douala ne sont pas encore en possession de leurs cartes Nina. «J’ai fait ma carte au Mali. Mon grand frère a promis de me l’envoyer. J’attends», espère Moussa. Pire Singue fait face à la même situation. «Je sais que je ne peux pas voter. Ma carte est loin d’ici. Je suis très malheureux», dit-il. Pour l’élection de dimanche, huit bureaux  de vote seront ouverts à l’école publique du camp Bertaud à Douala.

 

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