Douala : centrafricains et nigérians contre Boko Haram

Des responsables de ces communautés craignent une infiltration des éléments de la secte islamiste dans la capitale économique du Cameroun.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Les éléments de la secte islamiste Boko Haram sèment la terreur au Nigéria. Au Cameroun, pays frontalier du géant économique de l’Afrique de l’Ouest, les autorités craignent une infiltration. Pour barrer la voix à cette secte, de nombreuses actions sont menées sur l’ensemble du territoire nationale. A Douala, capitale économique, des responsables des communautés ont décidé de sensibiliser les réfugiés centrafricains et nigérians en provenance de la République centrafricaine (Rca). « C’est très difficile pour nous, réfugiés venant de la Centrafrique. Nous avons fui la guerre en Rca pour nous réfugier ici », explique Moussa Oumarou, le responsable du comité des réfugiés nigérians venus de Rca.

Douala le 26 juin 2014. Des réfugiés nigérians et centrafricains écoutent les mises en garde et conseils

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« Des gens profitent de l’instabilité et de la pauvreté de ces réfugiés pour s’infiltrer dans nos communautés. Nos craintes sont fondées car Boko Haram menace la paix dans la sous-région. Le choix des réfugiés du Nigéria et de la Centrafrique n’est pas fortuit. Nous voulons les sensibiliser afin que nous restons dans la paix, la solidarité et la cohésion sociale», affirme Moussa Ousseini, président l’association la Nouvelle dynamique du Grand-nord (Ndgn). D’après Moussa Ousseini, « il se peut déjà qu’il y ait des infiltrés de la secte islamiste». D’où, l’importance de la sensibilisation de ces réfugiés.

Selon Ismaéla Adegbola, porte-parole du comité du Nigéria dans le Littoral, il est important de faire comprendre aux réfugiés que « Boko Haram n’est pas une secte à fréquenter de près ou de loin ». Ismaéla Adegbola conseille surtout ses « frères et sœurs » de rester vigilants face à toutes les personnes qui les approchent et à ne pas hésiter à les dénoncer s’ils les trouvent suspects. De son côté, Bawa Godobe, consul centrafricain à Douala, demande à ses compatriotes centrafricains de respecter les lois et règlements du Cameroun, pays qui les accueille, « en ayant des comportements exemplaires, tout en évitant de semer des troubles ».

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