By Jephté TCHEMEDIE
Yaounde, Cameroon
Dans la ville de Yaoundé, le précieux liquide se fait de plus en plus rare.
« Cela fait quatre jours que nous n’avons pas d’eau. Même lorsque ça revient, c’est autour de 05 heures du matin. Et à 10 heures, il y a à nouveau coupure » se plaint Ibrahim Pancha, résidant au quartier Ngoa-Ekelle. A quelques kilomètres de là, au quartier Mendong, la situation n’est pas meilleure : « C’est insupportable. Je suis obligé de me réveiller à 02 heures du matin pour pouvoir puiser quelques gouttes d’eau. Aux alentours de 04heures, çarepart, et c’est partie pour la journée », confieMartine Atanga, résidente dudit quartier.
Essos, la ruée vers la source
A force d’entendre ces plaintes, elles finissent par passer pour ordinaires, voire banales. Certains quartiers, à l’instar de Nkol-bisson, n’ont pratiquement jamais d’eau. Les populations font avec les moyens du bord : puits, forage, rivières… Le problème, c’est que cette eau qui est pour le moins potable, est consommée par les riverains en l’état, c’est-à-dire polluée. Très vite, s’en suivent des problèmes de santé. « Cela fait deux semaines, ma fille de deux ans a eu une colique persistante. Lorsque nous sommes allés à l’hôpital, le médecin nous a fait comprendre que cela était due à la consommation de l’eau sale », avoue Berthe Tafouet résidente à Nkol-bisson, en allaitant son nourrisson.
Quand bien même l’eau du robinet revient, la potabilité n’est pas toujours garantie : « l’eau du robinet est sale. Elle a une coloration rougeâtre. Lorsqu’elle se décante, il ya un dépôt qui se forme au fond du récipient. J’étais obligé d’acheter un filtre pour pouvoir boire une eau potable », déclare Mathieu Bondjeu, résidant du quartier Mimboman.
Lorsque nous nous rendons à la Camerounaise des eaux pour aborder le problème de la qualité de l’eau fournie, on ne souhaite pas aborder le sujet. Cependant, un responsable sous anonymat, nous affirme que « la qualité de l’eau que nous fournissons est bonne. Elle est potable au départ. Le problème réside au niveau des tuyaux. Ils sont vieux, et avec la pression, l’eau emporte la rouille ».
Pour ce qui est du déficit d’approvisionnement, les responsables du Ministère de l’eau et de l’énergie (MINEE) nous confient que « les abductions d’eau sont insuffisantes pour approvisionner toute la ville de Yaoundé. Néanmoins, les travaux sont en cours pour pouvoir résoudre le problème ». Si on s’en tient aux prévisions du MINEE, d’ici la fin de l’année 2013, le problème d’approvisionnement en eau potable sera résolu dans la ville de Yaoundé.
