André Marie Dibamou
Yaoundé, Cameroun
Les locaux de la compagnie Le Bus ont été pris d’assaut ce mardi matin par une foule immense et bruyante. Au menu des revendications, le non payement de plusieurs mois d’arriérés de salaire. Du coup, le transport interurbain est paralysé dans la ville de Yaoundé. Tous les bus sont stationnés, aucun client à bord. Les usagers s’en plaignent sans pour autant avoir d’interlocuteur valable. « J’étais surpris ce matin quand je n’ai pas vu le bus arrivé à 6 heures. J’ai d’abord cru qu’il était en retard. C’est lorsque le retard a dépassé la demi heure que je me suis résigné à prendre le taxi », nous confesse Ange Mouanguè, elle habite le quartier Messassi à Yaoundé. Elle doit se rendre à la Poste centrale tous les matins, son lieu de travail.
Du côté de Longkak où se situe le siège de la compagnie de transport, c’est le rififi total. Chacun y va de son degré de ressentiment envers la société qui visiblement semble imperturbable face aux cris de détresse de ses employés. Aucun dirigeant n’a voulu nous répondre à notre arrivée, prétextant d’être occupé. Les employés brandissent des bulletins de paye où on peut lire des vérités énormes sur leur traitement salarial très peu envieux. Joël Heugam est chauffeur de bus depuis la création cet entreprise mais il traine avec lui plus de 20 mois de salaire non payés.
Entre revendications et envie de travailler dans un environnement où le boulot ne courre pas les rues, les grévistes sont prêts à reprendre service. A condition que les patrons daignent prendre leurs revendications en compte et améliorer la qualité des engins.