Douala: Vie et danger à la carrière de terre de Logmanyangui

Les sableurs de ce quartier de la capitale économique du Cameroun, côtoient la mort au quotidien pour gagner leur vie.


Josiane Kouagheu

Douala, Cameroun

Armé d’une pelle, Eric Foiadin, creuse le sol. Âgé de 28 ans, le jeune homme est perché sur le flanc d’un bloc de terrain. Par moments, quelques tas de terre s’effritent. Le jeune homme marque alors des mouvements de recul. «Je sais que c’est dangereux pour moi de me tenir ici. Si je ne suis pas vigilant, je risque de me faire engloutir par la terre. Mais, j’ai

Les sableurs d Douala

Les sableurs d Douala

constaté qu’il y avait plus de sable en cet endroit », explique-t-il. Comme Eric, plusieurs jeunes sont occupés en cette matinée de samedi du mois de juin à la carrière de Logmanyangui à Douala. Certains sont plongés dans des mares d’eau. D’autres sont placés dans des trous. Armés des pioches et des pelles, ils sont tous à la recherche du sable aux couleurs blanche, jaune et rouge.

«Un client m’a passé la commande d’un camion de sable pour ce jour», explique Serge, la vingtaine, plongé dans une mare d’eau. Le jeune homme tire l’essentiel de ses revenus dans la vente du sable issu de la carrière de terre. A l’en croire, à la fin d’une semaine, son revenu varie entre 40 000 et 50 000 F. Cfa. Une somme qui le permet de satisfaire ses besoins et ceux de sa famille. Comme Serge, Manu, père de deux enfants, ne vit que
grâce à la carrière. Avec l’argent du sable vendu, Manu s’est construit une maison. «J’ai économisé pendant trois ans pour acheter mon terrain. Cette activité est très avantageuse. Mais, pour la mener à bien, il faut être résistant », dit-il.

La mort rôde autour

En effet, les sableurs rencontrent beaucoup de difficultés. Ils perdent parfois leur vie lors des éboulements de terrain. Ils sont d’ailleurs estimés à plus d’une dizaine, le nombre de sableurs morts lors de ces éboulements. Eric Foiadin raconte qu’’en février 2008, lors d’un éboulement de terrain, il a été englouti à plus de 3 m de profondeur par la terre. «Heureusement pour moi, un ami avait vécu la scène.

Une vue de la carrière

Une vue de la carrière

Il a alerté les autres et ils m’ont aussitôt sorti de là », se souvient-il. Un danger qui ne les empêche cependant pas de continuer à exploiter la carrière de terre de Logmayangui. « Nous économisons l’argent que nous gagnons ici pour pouvoir réaliser nos rêves. Certains paient leur scolarité avec cet argent, d’autres veulent ouvrir leur atelier. Chacun a un but à atteindre», dit Patrick Mbakop, le plus ancien sableur de la carrière.

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