Le Cameroun n’a pas besoin d’un premier Ministre

C’est une déclaration faite par l’ancien ministre d’Etat, Marafa Hamidou Yaya, depuis sa cellule au secrétariat d’Etat à la défense (SED)

 André Marie DIBAMOU,
Yaoundé, Cameroun

Dans sa sixième lettre au Chef de l’Etat, l’ancien ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation et ancien secrétaire général de la présidence de la République, Marafa Hamidou Yaya, fait entre autres propositions, la suppression du poste de premier Ministre.

C’est un tout autre ministre d’Etat que nous avons lu dans nos kiosques la semaine dernière. Fini le Marafa au ton colérique avec pour but de mettre à nu les tares du gouvernement qu’il a servi pendant deux décennies.

De droite à gauche Philemon Yang, Premier ministre chef du gouvernement, Laurent Esso, Amadou Ali, cours suprême,29 avril 201

De droite à gauche Philemon Yang, Premier ministre chef du gouvernement, Laurent Esso, Amadou Ali, cours suprême,29 avril 201

Nous avons vu un Marafa qui se présente comme un citoyen dont le souci est d’apporter des solutions aux problèmes de la société camerounaise et surtout au système de fonctionnement des institution. Certains se demandent pour quoi maintenant. Pour quoi n’a-t-il pas fait ses proposition du moment où il était aux affaires. L’essentiel est de l’avoir dit. Que ce soit maintenant ou après, le problème reste le même. Faut-il oui ou non, supprimer le poste de premier au Cameroun ?

Pour l’ancien ministre d’Etat, c’est un poste honorifique qui ne sert véritablement à rien, un coquille vide dans  un Etat où le président est le tout puissant et « règne au lieu de gouverner ». Dans ce contexte selon Marafa, il faut mettre le président devant ses propres responsabilités puisque celles-ci sont noyées par la présence du premier ministre sur qui retombe toutes les incompétences du pouvoir en place.

Cet avis est partagé par bien des acteurs politiques au Cameroun. Maurice Kamto, ancien membre du gouvernement et président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) épouse parfaitement la position de son ancien collègue et réclame la paternité de cette proposition. Selon lui, c’est dans l’avant projet de la constitution de 1996 qu’il a pour la première fois proposé au gouvernement de supprimer le poste de premier ministre.

Rappelons que c’est sous l’ère Ahidjo que le poste de premier ministre avait une envergure plus importante dans la mesure où se dernier était le successeur constitutionnel du chef de l’Etat en ces de vacance du pouvoir. C’est fort de cette disposition de la loi que le président Biya a pu accéder au pouvoir. Après les troubles de 1984, le président Biya a décidé de mettre un terme aux pouvoirs constitutionnels  du premier ministre et même de supprimer carrément ce poste. Ce n’est qu’à partir de 1992 que le poste de premier ministre va être mis au goût du jour.

 

 

 

 

Subscribe to iCameroon.Com Newsletter