Torture dans les prisons du Cameroun

En attendant la ratification des textes internationaux, des détenus sont maltraités au quotidien.

 Josiane Kouagheu,
Douala-Cameroun

 D’après Cécile Ladouce Kamdem, avocate et membre de l’association Avocats sans frontières, les détenus des prisons du Cameroun sont torturés. «Il suffit d’aller dans ces lieux de détention pour voir ce qui s’y passe. Des prisonniers dorment à la belle étoile. Ils subissent des corvées diverses. Certains détenus sont enfermés dans des cellules disciplinaires sans lumière et soumis à la pratique du ‘lézardage’ qui consiste à dormir le

Pour lutter contre la torture, journalistes et membres de la société civile se réunissent

Pour lutter contre la torture, journalistes et membres de la société civile se réunissent

corps contre le mur. Ces punitions sont le plus souvent accompagnées de coups de matraque», explique l’avocate. Pour Cécile Ladouce Kamdem, les prisonniers ne sont pas conscients du fait que ces tortures sont punies par des lois. A l’en croire, ils ignorent leurs droits dans les prisons.

«La raison de cette ignorance est simple. Actuellement, les  prisons camerounaises ne sont pas ouvertes aux organismes. C’est ce qui freine la lutte contre la

Journalistes et membres de la société civile réunis

Journalistes et membres de la société civile réunis

torture», précise Nestor Toko Monkam, président de l’association Droits et paix. Pour lui, pour éradiquer les tortures dans les prisons, le Cameroun doit ratifier le Protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Opcat). « Le Cameroun n’a pas encore totalement ratifié l’Opcat. Il n’a pas encore déposé les instruments de ratification auprès du Secrétaire général des Nations unies», assure Nestor Toko Monkam. D’après ses explications, l’Opcat, texte supplémentaire à la convention des Nations unies contre la torture adoptée le 10 décembre 1984, est un outil novateur qui met l’accent sur la prévention et se fonde sur le dialogue entre les Etats.

« L’Opcat oblige un Etat à ouvrir ses prisons aux organismes qui y effectuent des visites régulières. A la fin, les visiteurs font des recommandations au pays, ce qui permet de d’encourager le pays à lutter contre la torture», affirme Léon Priso, chargé de la protection au centre des Nations unies pour les droits de l’homme et la démocratie en Afrique centrale (Cndhl) pour le Littoral.

 

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