A quand la fin de la carence de sang au Cameroun?

Le besoin annuel du pays varie entre 150 000 et 292 000 unités de sang. Pourtant, seules 60 000 poches sont disponibles par an.

 Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Jacques Takam, un entrepreneur âgé de 43 ans, a perdu sa femme, il y a tout juste un an. «Elle n’avait pas assez de sang et elle est morte anémiée dans un centre hospitalier de Douala», se souvient tristement l’entrepreneur. Jacques explique qu’avant sa mort, son épouse a eu besoin de deux transfusions sanguines. Les  poches de sang ont été fournies respectivement par le centre hospitalier et par un membre de sa famille. «Ce n’était pas suffisant. Il fallait une troisième poche. Malheureusement, il n’y avait plus d’unités disponibles à l’hôpital», dit-il. Comme l’épouse de Jacques, de nombreuses personnes décèdent chaque année au Cameroun à cause du manque de sang. En effet, d’après Robert P. Jackson, ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, seules 60 000 unités de sang sont disponibles par an contre une demande comprise entre 150 000 et 292 000 unités.

40% d’anémie

A l’hôpital Laquintinie de Douala par exemple, l’un des principaux centres hospitaliers de la capitale économique du Cameroun, le besoin journalier de sang est estimé à 110 poches. Malheureusement, Laquintinie fournit à peine 50 unités, ce qui est largement insuffisant pour ses besoins et ceux des hôpitaux de district des environs qu’il ravitaille. Robert Jackson explique par ailleurs que plus de 90% des donneurs de sang sont des donneurs rétribués, et les membres de la famille qui viennent en secours à leur proche. A en croire l’ambassadeur des Etats-Unis, cette situation est la cause du taux d’anémie de 40%  observé chez les enfants et les femmes au Cameroun.

Pour combler cette carence, le gouvernement américain a offert le 1er juillet dernier un don d’équipement de banque de sang au Cameroun. Evalué à 320 millions de Francs Cfa, ce don financé par le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le Sida (Pepfar) doit permettre une transfusion sanguine sécurisée, une bonne collecte et un bon stockage de sang. On se souvient que, du 6 au 8 novembre 2012, l’Ong Lion’s club Douala saphir avait organisé  une campagne placée sous le thème : «Je donne mon sang, je sauve des vies». Cette campagne avait pour but de doter l’hôpital Laquintinie d’une unité mobile de collecte de sang. Cependant, pour des associations de collecte de sang, le gouvernement doit axer sa politique sur la fidélisation des donneurs saints afin de pallier à d’éventuelles carences.

 

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