Douala : des secrétaires «ambulantes » séduisent Bonanjo

Installées en plein cœur du quartier administratif de la capitale économique du Cameroun, elles utilisent encore des machines à écrire électroniques pour leur saisie.

Josiane Kouagheu,
Douala-Cameroun

Elle pianote les touches de sa machine à écrire, l’air concentré. De temps en temps, elle jette des coups d’œil sur un bout de papier tenu par un jeune homme assis à côté d’elle. Cela fait plus de 18 ans que Jeanne Tchako refait les mêmes tâches. Installée au quartier Bonanjo, centre administratif de Douala, Jeanne, secrétaire « ambulante», comme elles se font appeler ici, utilise une machine à écrire électronique pour ses saisies. Comme elle, de

Des secrétaires ambulantes en plein travail à Bonanjo

Des secrétaires ambulantes en plein travail à Bonanjo

nombreuses autres secrétaires préfèrent ces appareils à l’ordinateur. A les en croire, la particularité des machines à écrire électroniques est l’emploi des autocopiants de carbone. Ces secrétaires expliquent que ces autocopiants permettent de remplir les formats, en conservant l’en-tête, contrairement à l’ordinateur où il faut signer le document, faire le scanner avant de faire des impressions.

Ces secrétaires «ambulantes» saisissent pour la plupart des déclarations d’exploitation, des  factures, des Bill of Lading (B/L) et d’autres documents. Leur clientèle se recrute majoritairement parmi les avocats, les commerçants, les déclarants en douane et les exploitants forestiers. « On ne peut pas manquer de clients à Bonanjo. Les affaires se passent ici. Du lundi au vendredi, des clients me confient des papiers pour des saisies de tout genre, explique Jeanne Tchako.  Ma machine est ma seule richesse». La fréquence des saisies varie entre 4 et 50 papiers par jour. Jeanne dit gagner 2 000 F.Cfa en moyenne par jour, ce qui équivaut à un gain moyen de 60 000 F.Cfa par mois. La saisie d’une page de document à l’aide de la machine à écrire coûte 500 F.

Malgré leur proximité avec les tribunaux et les délégations régionales, les secrétaires ambulantes n’ont pas peur de la concurrence des secrétaires qui utilisent les ordinateurs. Pour elles, le coût de leurs travaux est moins élevé. Elles se plaignent cependant de la mauvaise foi de certains clients qui ne paient pas au prix conclu, une fois leur saisie effectuée.

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