MATTHIAS ERIC OWONA NGUINI : « L’OPPOSITION EST DANS L’IMPASSE PARCE QU’ELLE NEGLIGE LA LOGIQUE DE L’INTELLECTUALITE POLITIQUE »

Le socio -politologue et chercheur  est revenu sur les tars de l’opposition camerounaise.

 André Marie DIBAMOU,
Yaoundé-Cameroun

C’est à la faveur de la 29e édition de la Grande Palabre organisé par le groupe Samory, le 25 juillet 2013 à l’hôtel Franco de Yaoundé que l’enseignant à l’université de Yaoundé 2 Soa a fait une fois de plus, l’autopsie d’une opposition grippée.

Les panélistes étaient invités pour une conférence-débat mensuelle sur le thème : «  Démocratie camerounaise : du multipartisme effectif et compétitif au multipartisme collusif et collaboratif. Leçons politiques d’un modèle déclinant. ». Le Professeur Claude

Pr Matthias Eric Owona Nguni, Hôtel Franco, Yaoundé le 25 juillet 2013 (Photo: Dibamou)

Pr Matthias Eric Owona Nguni, Hôtel Franco, Yaoundé le 25 juillet 2013 (Photo: Dibamou)

Abbe a démontré, dans le cadre des questions -réponses, que l’opposition camerounaise avait tourné le dos aux vraies préoccupations de la base pour nouer des alliances incestueuse avec le pouvoir en place. Et pour preuve, les revirements de position sans préalable, la difficulté de s’entendre définitivement des leaders de l’opposition. Pour cas récent, le leader du SDF annonce que son parti n’ira pas aux sénatoriales. Qu’il donnerait des machettes aux Camerounais pour «  aider Paul Biya à détruire le pays ». Mais dès qu’il est reçu par le Directeur du Cabinet civil de la présidence, son discours change complètement.

D’un autre côté, le Docteur Matthias Eric Owona Nguini, dans son propos de clôture du débat, pense que «  le travail idéologique en politique est capital. On ne peut pas négliger cet aspect. L’opposition camerounaise est dans l’impasse parce qu’elle néglige la logique  de l’intellectualité politique. L’idéologie se joue à tous les niveaux. Même un concept apparemment banal peut faire l’objet d’une étude minutieuse. » C’est un travail que l’opposition évite depuis de années. Il estime par ailleurs que la machine actuelle au pouvoir est endossée sur l’Etat. «  Nous sommes passés du parti Etat au parti d’Etat ». Les dirigeants actuels tirent leur légitimité de l’occident. Et donc l’opposition doit mettre sur pied une véritable stratégie de conquête du pouvoir pour aspirer à une transition. Quelles en seront les conditions ? Sera-t-elle pacifique ou pas ? Le professeur préfère ne pas donner de réponse pour l’instant. Il ne pourra se lancer en politique que lorsqu’il aura la garantie de ce que la machine est prête. Ce n’est pas encore le cas.


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