Dans l’univers des enfants de la rue

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Lorsqu’il parle de son métier, son regard brille de milles étoiles. Etienne Belinga aime bien parler scanner et rayon laser avec ses auditeurs. En trois années, le pensionnaire du Centre de la promotion des petits métiers situé au quartier Madagascar à Douala a su acquérir l’expérience nécessaire. Aujourd’hui, l’ex-enfant de la rue reconverti en radiologue dit être sur la voie de la réussite. «Je me suis formé grâce à l’aide d’une Organisation non gouvernementale, Présence et partage, pendant trois ans. Tout était gratuit», dit-il. Etienne s’est spécialisé dans le contrôle corporel. Il utilise un appareil, un check-up à base de rayon laser pour voir de manière «automatique», toutes les maladies du corps humain. «Le check-up transcris tout sur un ordinateur», explique le radiologue.

Des objets fabriqués par les enfants de la rue

Des objets fabriqués par les enfants de la rue

Comme Etienne Belinga, Guy Beko, 22 ans, a été formé grâce à l’aide du Centre. Guy  Beko manie aujourd’hui avec aisance la scie. Il est devenu un menuisier. Et pas n’importe lequel ! Le jeune homme fabrique des lits, chaises, penderies, armoires… Pour preuves, ce lit et cette penderie exposés dans l’une des salles du Centre de la promotion des petits métiers. Un travail que le jeune homme observe avec fierté comme les autres exposants d’ailleurs. En effet, des houes, des grattoirs, des petites caisses, des bijoux, des marmites…faits à base d’objets de récupération sont disposés sur des tables et à même le sol. Tous sont des œuvres des enfants de la rue recueillis par le Centre.

«Sans la Sœur Roumy, nous ne serions pas devenus ce que nous sommes aujourd’hui», reconnaît Etienne Belinga. A l’évocation de ce triste souvenir, un voile traverse son regard. Difficile de parler de la «maman» décédée le 13 février 2013 après avoir consacré plus de 30 années de sa vie aux enfants de la rue. «Elle nous manque beaucoup vous savez. Nous avons aussi besoin de soutien pour acheter les outils, afin de former d’autres enfants de la rue», supplie Charles Feutgna, responsable du Centre de la promotion des petits métiers.

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