Douala : plus de 600 personnes privées de titres fonciers

Face à cet arrêté ministériel, des habitants du village Yatchiga sont menacés d’expulsion.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Plus de 600 habitants du village Yatchiga situé à Douala, la capitale économique du Cameroun, sont menacés d’expulsion. En effet, d’après l’arrêté ministériel N° 000531/Y.23/Mindcaf/1120 du 4 décembre 2012 signé par le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, les titres fonciers des 90 hectares de terrain qu’ils

Village Yatchika

Expulsion; 600 habitants privés de titres fonciers de Village Yatchika

occupent ne sont plus les leurs. Cet arrêté constate d’ailleurs «la nullité d’ordre public des titres fonciers numéros 26 278 et 31 348/ Wouri ». Un acte que condamnent les habitants réunis au sein du Collectif des propriétaires des terrains compris dans les titres fonciers mères 26 278 et 31 348/ W. Pourtant, d’après un habitant du village, les actes de vente ont été signés par le notaire.

 

Acquéreurs Chinois

Dans une lettre adressée le 18 mars 2013 au délégué départemental des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières pour le Wouri, ce collectif explique qu’ils ont « acquis à titres onéreux plusieurs parcelles de terrains appartenant à la collectivité villageoise de Yatchiga». Ils précisent d’ailleurs que la collectivité villageoise de Yatchika avait bénéficié de ces lots de terrain dans le cadre de la rétrocession d’espaces vitaux aux sept villages du canton Bakoko le 9 avril 1992. Pour eux, l’état veut tout simplement cédé l’espace où ils sont établis depuis des années aux acquéreurs Chinois. Pour marquer leur désapprobation, les habitants du village ont observé plusieurs mouvements d’humeur.

Lors du premier mouvement qui s’est tenu le 7 août 2013, les habitants de l’espace disputé ont chassé les agents de la délégation régionale des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières pour le Littoral qui étaient venus pour procéder à leur identification. Ils ont récidivé une semaine plus tard, soit le 14 août. Ils s’insurgeaient alors contre les croix de Saint André apposées sur certaines de leurs maisons. Ils menacent d’ailleurs de recommencer s’ils n’ont pas de garantie de dédommagement.

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