La brocante, un business qui rapporte gros à Douala

De nombreuses personnes proposent des articles de seconde main achetés dans des pays européens et américains dans la capitale économique du Cameroun. Leur chiffre d’affaires va jusqu’à huit millions de Francs Cfa.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Marie doit à tout prix chercher un lieu où ouvrir sa brocante. Son frère installé en Belgique depuis deux ans a décidé de l’envoyer des « choses » à vendre au Cameroun. Un container constitué de vêtements, de chaussures, de télévisions, de matériels électroménagers et bien d’autres choses. Marie veut s’installer dans un lieu fréquenté pour pouvoir écouler

Une Brocante a Douala

Une Brocante a Douala

facilement sa marchandise. «Le problème c’est qu’il y a trop de brocantes à Douala », reconnaît-elle. En effet, il est difficile de faire un pas sans voir une brocante. Ce commerce est de plus en plus prisé par des Camerounais. Certaines personnes ont même transformé leurs maisons en brocante. D’autres, plus avisés, préfèrent ouvrir des boutiques dans des zones de grande affluence. Ces produits de seconde main proviennent de la France, de l’Allemagne, de la Belgique, de l’Angleterre, du Canada et des Etats-Unis.

Entre 100 000 et un million de bénéfice                                      

Les prix varient entre 800 et 500 000 F Cfa. Richard est un gérant de brocante. Il se considère d’ailleurs comme l’un des pionniers dans le domaine. 23 ans qu’il vend des articles de seconde main importé d’Europe plus particulièrement d’Allemagne et de Belgique. Installé au quartier Akwa à Douala, Richard vend plusieurs produits. Il a six boutiques à Douala. «Je vends des assiettes, des télévisions, des réfrigérateurs, des appareils électroménagers», explique-t-il. Le prix des appareils électroménagers varie entre 10 000 et 175 000 F Cfa. La télévision se vend entre 25 000 et 100 000 F Cfa. Richard est cependant clair : «il faut investir plus pour gagner plus ». Son chiffre d’affaires oscille entre deux et huit millions de F Cfa. «J’ai fidélisé mes clients dès mes débuts. Je prenais leurs commandes et je demandais à mon frère de m’envoyer les marchandises de qualité. Aujourd’hui, j’achète des articles de près de huit millions. Je voyage pour les acheter », dit-il.

Les clients prisent ces marchandises pour leur qualité et leur marque. «Quand j’achète une télévision d’occasion de 35 000 F à la brocante je suis sûr qu’elle sera plus durable qu’une télévision chinoise de 45 000 F », croit savoir Henri Ndeng, un client. Les bénéfices de ces gérants varient entre 100 000 et un million de F Cfa. «Il faut compter le loyer, les taxes et impôts que nous payons. En plus, on peut t’envoyer une marchandise de mauvaise qualité et tu ne gagnes rien », précise Amandine, une vendeuse. Cependant, Amandine déplore le long processus de dédouanement des containers au niveau du port autonome de Douala (Pad). A l’en croire, cela peut prendre des mois. « Le bateau met déjà trois semaines et parfois un mois en mer. En plus, certains douaniers véreux nous demandent plus d’argent », s’énerve-t-elle.

 

 

 

 

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