Douala: deux enseignants du collège Chevreul licenciés

Après avoir revendiqué de meilleures conditions de travail, ils ont été rémerciés par les responsables de l’établissement confessionnel. Le contrat du 3ème délégué a été suspendu.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Après 15 années et 11 mois de service au collège Chevreul à Douala, Samuel Mallong a été licencié. Son collègue, Pierre Paul Bissaï, a également été licencié. Tous ces deux enseignants, par ailleurs délégués du personnel, ont été limogés de l’établissement confessionnel pour « insubordination et perte de confiance ». D’après les explications de Pierre Bissaï, ils ont été licenciés parce qu’ils ont osé revendiquer une meilleure

Douala le 7 octobre 2013. L'entrée du collège Chevreuil

Douala le 7 octobre 2013. L'entrée du collège Chevreuil

amélioration de leurs conditions de vie. « Les sœurs de l’église catholique qui dirigent ce collège voient les enseignants vivre dans la misère sans lever le petit doigt. Les enseignants de ce collège vivent mal », déplore Samuel Mallong, délégué du personnel. Le contrat de travail de Luc Mhyomog, le 3ème délégué du personnel qui était jusqu’ici encore en poste, a été suspendu pour « distraction de téléphone portable» le 23 septembre 2013.

« C’est un mensonge. Vous savez, en tant que délégués du personnel, nous avons le droit et le devoir même, de revendiquer certains aspects de nos conditions et c’est ce que nous avons essayé de faire. Depuis 2012. Voilà pourquoi elles ont voulu nous dégager pour pouvoir influencer les professeurs qui ne pouvaient plus rien sans leurs délégués du personnel », explique Luc Mhyomog. En effet, En effet, le 2 juillet 2012,  le collectif des délégués du personnel du collège Chevreul saisit l’inspection de travail pour faire comprendre à leur employeur la « nécessité d’améliorer leurs conditions de travail ». Dans leur requête, le collectif exige entre autres la prise en compte de la prime d’ancienneté, l’augmentation de la prime de titulariat, la revalorisation de la prime d’enseignement, la création de la prime de salissure et de la prime de rendement.

Pas d’accord

« Ils nous ont répondu en disant que les repas qu’ils nous offraient étaient aussi un salaire », se souvient Pierre Paul Bissaï. Non conciliation.  Mécontents de cette fin, les les délégués du personnel déposent une pétition signée par 75 enseignants à l’inspection de travail le 14 février 2013. Le 26 mars, les deux parties sont convoquées à l’inspection du travail. Elles ne parviennent pas à un accord. Le procès-verbal de non conciliation est signé le 1er avril 2013. Quelques jours plus tard, Samuel Mallong et Pierre Paul Bissaï reçoivent des demandes d’explication et plus tard la suspension de leur contrat de travail. Ils sont respectivement licenciés les 1er et 9 août 2013.

« Nous avons saisi l’inspection de travail qui a marqué son refus sur ce licenciement pour insuffisance de preuves. Les sœurs ont fait recours auprès du ministre du Travail qui leur a donné raison. Actuellement nous voulons juste qu’elles nous paient nos droits. Mais elles refusen», explique Samuel Mallong. De leur côté, les responsables de l’établissement refusent de se prononcer. « Je viens juste de prendre mon service. Je vous conseille d’aller plutôt voir l’économe générale », a expliqué Sœur Suzanne Maria Nko, principale du collège Chevreuil.

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