Douala : les importateurs broient du noir

Depuis la création du guichet unique de règlement des factures à l’import et à l’export par le  Bureau de facturation de la Douala International Terminal (DIT), ils déplorent des lenteurs dans le processus de dédouanement.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Durant les fêtes de fin d’année 2013, Marceline n’a pas réalisé les recettes qu’elle espérait. Dans son « calepin de bilan », la commerçante de 32 ans projetait pourtant de refaire la charpente de la maison. Hélas, le projet n’a pas abouti. « Je n’ai pas encore retiré ma marchandise. Elle est pourtant arrivée depuis le début du mois de décembre 2013 au port autonome de Douala. Malheureusement, je n’ai pas pu la retirer », déplore Marceline. Comme de nombreux importateurs, Marceline doit encore patienter pour pouvoir récupérer sa marchandise et la faire sortir du port de Douala.

Importateurs dans l'attente à Douala

Importateurs dans l'attente à Douala

Depuis la création du guichet unique de règlement des factures à l’import et à l’export par le  Bureau de facturation de la Douala International Terminal (DIT), il faut faire des jours pour obtenir des papiers nécessaires. L’opération a débuté depuis le 2 janvier 2014. « Il faut attendre dans une file d’attente interminable. Et nous ne sommes pas à l’abri des vols », se plaint un exportateur. En effet, ces importateurs transportent des millions de Francs Cfa. Au Bureau de facturation de la Douala International Terminal (DIT) au quartier Bonanjo Bonanjo, des agents de l’unité d’intervention de la Group 4 Securicor (G4S) essaient de discipliner les « désordonnés » sans succès.

Ici, chaque importateur use de sa méthode pour se faire servir. Les caissières sont soudoyées. Les importateurs les plus chanceux paient entre 10 000 et 20 000 F, pour être servis à l’heure. Pourtant, avant ce guichet unique, les importateurs réglaient leurs factures dans des guichets des sociétés d’acconage et de manutention basées au port de Douala. Ce qui n’est plus le cas. D’où ces lenteurs observées dans le dédouanement. Pour eux, la société exploitante du terminal à conteneurs du port de Douala veut contrôler toutes les recettes et faire perdre aux acconiers les 4% qu’elle devrait leur verser annuellement, selon le volume des transactions effectuées.

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