Le montant des ventes effectuées par l’entreprise coréenne C & K Mining est de 400 millions de francs Cfa
Anne Mireille Nzouankeu
Yaoundé, Cameroun
Un an après la première exportation de diamants issus du sous sol camerounais, « les quittances indiquent que 3500 carats de diamants bruts ont été vendus pour un montant total de 400 millions de nos francs », indique Jean Kisito Mvogo, le coordonnateur du Secrétariat national permanent du processus de Kimberley, rencontré à Yaoundé ce mois d’avril.
Le Secrétariat national permanent du processus de Kimberley est une institution publique camerounaise ayant entre autres missions de veiller à l’application des procédures relatives à la traçabilité et la commercialisation du diamant exploité au Cameroun. La première exportation de diamant camerounais a été effectuée le 16 janvier 2013. Jean Kisito Mvogo explique que les attentes liées à la commercialisation de ce diamant sont nombreuses.
« Nous pouvons espérer l’amélioration de notre classement dans le Doing Business ainsi que les retombées fiscales à travers les taxes diverses qui vont renflouer le Trésor public. Cet argent pourrait valablement permettre de lutter contre la pauvreté et servir pour la relance économique», dit-il. « C’est aussi une manne pour la main d’œuvre camerounaise puisqu’il y a des emplois qui sont pourvus », ajoute Mvogo.
D’après le coordonnateur du Secrétariat national permanent du processus de Kimberley, « les dernières études faites par le Bureau de Recherche Géologique et Minière(BRGM), le service géologique national français, ont conclu en l’existence de 41 occurrences diamantifères pour un potentiel alluvionel artisanal évalué à cinq millions de carats dans une zone ».
Mais, « les coréens ont poussé les études et ont démontré qu’il y a du diamant dans la partie dure de la roche et ça n’avait pas été pris en compte par le BRGM. Les études vont leur train. Un gisement a été mis en exergue et nous avons espoir que d’autres le seront », ajoute-t-il.
Depuis la crise centrafricaine, le Cameroun accueille des milliers de réfugiés qui pourraient entrer en territoire camerounais avec des diamants dits « de sang », c’est-à-dire des diamants dont l’exploitation et la vente financent les conflits armés. « Nous avons recruté des points focaux tout le long de la frontière. Ces points focaux doivent identifier tous les diamants issus du sous sol camerounais et assurer leur traçabilité », rassure Emmanuel Bondé, le ministre camerounais en charge des mines.
L’entreprise coréenne C & K Mining est détentrice de l’unique permis d’exploitation de diamant déjà délivré par le Cameroun. Ce permis concerne le gisement de Mobilong situé à l’Est du Cameroun. Le permis a pris effet en 2010 et a une durée de validité de 25 ans.
Parallèlement, le Cameroun pense à aller au-delà de la simple exploitation. Au cours du mois de mars dernier, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a lancé un appel à manifestation d’intérêt pour la sélection d’un cabinet devant aider à la mise en place d’une unité de taille de diamant. Le ministère ne veut pas encore rendre public les contours de cette unité de taille.