Patrick Mboma : « Le Cameroun a moins de chance »

A quelques jours du mondial 2014 au Brésil, nous avons rencontré l’ancien buteur des lions indomptables de passage à Douala. Il nous parle de sa perception de notre équipe nationale.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Il y a quelques jours, les lions indomptables revendiquaient leurs primes. Que dites-vous après ce vent de grève ?

Je trouve que c’est dommage encore une fois. Ça a trop miné ma carrière internationale pour voir cela comme un épiphénomène. Maintenant quand on prend un peu la genèse de cette grève, je pense qu’on arrive sur une attitude plutôt puérile et il faudrait vraiment se consacre sur la compétition. L’important c’est le terrain et c’est ce que nous camerounais

Patrick Mboma repondait à la presse le 28 mai 2014

Patrick Mboma repondait à la presse le 28 mai 2014

attendons des joueurs qui sont probablement sur le terrain avec leur pied et non avec un vent de grève que je comprends. Pour être un ancien joueur, je soutiens à demi mots. Le plus important maintenant comme il n’y a pas eu grève, c’est de se consacrer sur le jeu. Il ya une préparation qui a déjà débuté. Il y a une équipe à mettre sur pied, un état d’esprit a conservé. Le Cameroun est là pour donner des frissons, nous faire vibrer sur le terrain et pas en dehors.

Le Cameroun est dans sa poule avec le Brésil, le Mexique et la Croatie. Es-ce la poule la plus difficile de la coupe du monde 2014 ?

C’est une poule difficile. Ce n’est pas la plus difficile de la coupe du monde. Ce n’est pas le plus difficile que le Cameroun ait déjà joué. Et je crois que le Cameroun doit espérer la 2ème place et de jouer cette place notamment contre la Croatie. J’ai aussi constaté que quand les équipes africaines commencent bien la coupe du monde, elles la terminent bien. J’espère que dès le 13 juin le Cameroun gagnera ses trois premiers points et nous donnera beaucoup d’espoirs pour la suite.

Pensez-vous que les matches amicaux contre la Macédoine, le Paraguay, l’Allemagne soient une bonne préparation pour la coupe du monde ?

Oui. Parce qu’il y a un gros test-match. Et des équipes qui sont plus d’Espagne même si le Paraguay reste encore une formation à considérer. Ce sont des équipes qui permettent de faire des essais et des réglages et ça c’est important. Derrière, le match contre l’Allemagne est quelque chose d’important pour pouvoir de nouveau jauger la qualité du Cameroun qu’on a malheureusement décrié.

Quels sont selon vous les chances du Cameroun à cette coupe du monde au brésil ?

Je vais être clair. Le Cameroun a moins de chance. D’abord, je suis certes camerounais, mais africain. Je vais supporter les nations africaines. Je serai à fond derrière le Cameroun. Je n’ai pas de honte à penser que le Cameroun n’est pas en 2014, sur le papier, la première nation africaine. C’est ce que je pense. Maintenant si le Cameroun réussit à faire ce que l’on espère, c’est-à-dire comme en 1990, alors je serai le plus heureux des consultants.

Quels sont les éléments qui vous permettent de le dire ?

Je parle par exemple des résultats récents. Je prends le Nigeria qui est le premier représentant à titre de champion d’Afrique. Quand je parle de la Côte d’Ivoire, je parle notamment des huit dernières années où ils ont été très performants sur le continent africain. Je ne dis pas pour autant que le Cameroun n’a pas de chance.

Sur quel aspect technique doit-on insisté pour que le Cameroun puisse dépasser le premier tour ?

Ça c’est toujours une question délicate car ça voudrait dire se mettre à la place d’un entraineur et qu’on n’est pas soit même entraineur, je reconnais que c’est très difficile. Mais pour répondre avec un avis de consultant, je dirais que la transmission du jeu vers l’attaque est déficiente. On a un couloir droit qui peine à trouver ses repères. Donc il faudra insister sur la réparation de ces petites lacunes ou alors la transformation du jeu pour qu’on soit beaucoup plus performant dans notre secteur jeu. C’est à notre sélectionneur de nous séduire sur tout cela.

Pour cette coupe du monde 2014, vous êtes consultant pour la chaîne de télévision française Canal +, comment vous êtes vous préparé?

La préparation se fait tout au long de l’année, à suivre les joueurs africains et les équipes africaines. Essayer de voir un peu les attitudes des équipes, des entraineurs pour constater leurs évolutions tactiques, leur changement, qui sont des choses importantes à prendre en considération pour un peu deviner les mouvements qui peuvent y avoir pendant la coupe du monde et donc la préparation continue chaque jour après les matches. On se documente beaucoup et on espère qu’avec toute cette préparation on sera bon.

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