Douala : 40 000 personnes menacées d’expulsion

Installées sur le terrain de la Magzi au quartier Diboum I à Douala, elles ont été sommées de quitter le site dans 30 jours.

Josiane Kouagheu
Douala-Cameroun

Des habitants des blocs 4, 5 et 6 du quartier Diboum I à Douala ont réçu vendredi 18 juillet 2014, des sommations de libérer leurs maisons dans 30 jours. Dans le document de mise en demeure daté du le 10 juillet et signé du préfet du département du Wouri, Paul Naseri Béa, il est écrit : « vous êtes installés de manière irrégulière sur un terrain appartenant à la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi) (…) J’ai l’honneur de vous mettre en demeure d’avoir à libérer dans un délai de 30 jours à compter de la date de notification ».

Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi)

Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi)

D’après Eteme Awono, président du Collectif des habitants des blocs 4, 5 et 6 du quartier Diboum I Douala 3ème, plus de 40 000 personnes vivent sur ce terrain appartenant à la Magzi. « Nous n’avons aucune promesse de recasement de la part de Magzi alors que ce n’est pas ce que le chef de l’Etat, Paul Biya, avait demandé en 1989. Il avait dit que le déguerpissement devait être suivi du recasement. Où est-ce que nous allons aller ? », s’inquiète Eteme Awono. Pour lui, la Magzi doit respecter les instructions du chef de l’Etat.

En effet, dans un message Télex du 16 janvier 1989 rédigé par le ministre de l’Administration territoriale de l’époque, Ibrahim Mbombo Njoya sur instruction du chef de l’Etat, Paul Biya, et adressé au gouverneur de la région du Littoral, dont nous avons pu avoir copie, il est mentionné qu’en « vue d’éviter un malaise social prévisible », le chef de l’Etat demande que le déguerpissement « souple et progressif » de la zone (blocs 4, 5 et 6 du quartier Diboum I, ndlr), soit fait en contrepartie d’un recasement. Ce qui, de l’avis d’Eteme Awono, n’a pas été respecté jusqu’ici.

« Seules les 40 premières personnes déguerpies ont été recasées au quartier Nyala. Nous avons écrit au gouverneur de la région du Littoral, au préfet du département du Wouri le 15 avril 2014 pour leur faire part de cette violation de la décision présidentielle. Nous n’avons pas reçu de réponse », assure Paul Ngon, un habitant. Face à ce « silence », le Collectif des habitants des blocs 4, 5 et 6 du quartier Diboum I a écrit le 3 juillet 2014, une lettre au chef de l’Etat pour solliciter son « intervention urgente » et lui faire part du « mépris de ses instructions par la Magzi ».

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