Plus de 200 tonnes d’emballages plastiques déjà saisis

Hélé Pierre, le ministre camerounais de l’environnement a fait le point de la mise en œuvre de l’interdiction des sacs plastiques.

Anne Mireille
Nzouankeu, Yaoundé

En deux mois, « 215 tonnes » d’emballages plastiques ont été saisis sur toute l’étendue du territoire camerounais. La révélation a été faite cette semaine à Yaoundé par Hélé Pierre, le ministre de l’Environnement et de la protection de la nature, au cours d’une réunion d’évaluation. Les plus grosses prises ont été effectuées dans la région du Littoral avec 145 tonnes saisies, suivie de la région du Centre dans laquelle 52 tonnes ont été saisies.  Ces prises sont effectuées conjointement par des agents du ministère en charge de l’environnement et les forces de maintien de l’ordre.

Ministre de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable

Hélé Pierre, Ministre de l'Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable

En fait, depuis le 25 avril 2014, la fabrication, l’importation, la détention, la commercialisation, la distribution à titre gratuit, des emballages plastiques non biodégradables sont interdits sur toute l’étendue du territoire camerounais. L’arrêté ministériel qui instituait cette interdiction avait été signé le 24 octobre 2012 mais on a donné le temps aux opérateurs économiques de se mettre en conformité. Seulement, l’arrêté interdisait uniquement les « emballages plastiques non biodégradables à basse densité » c’est-à-dire « inférieur ou égale à 60 microns d’épaisseur». C’est le type d’emballages qui était alors fabriqué à l’époque. Les opérateurs économiques ont donc profité de cette nuance pour continuer de produire des emballages plastiques non biodégradables, mais plutôt d’une épaisseur supérieure à 60 microns.

Dès lors, des interrogations sur l’efficacité de la décision ministérielle s’élèvent. Cette décision avait pour but d’éliminer de l’environnement camerounais les emballages plastiques réputés polluer l’environnement. Mais ces emballages sont toujours présents. « Les anciens emballages étaient tellement légers qu’ils se déchiraient facilement. Les nouveaux emballages sont plus durs. Je ne suis pas experte mais je crois que ces sacs plastiques vont mettre plus longs à se dégrader que les anciens donc ils seront encore plus polluants », explique Geneviève Massing, employée de supermarché.

Des questions se posent également sur l’efficacité de la mesure ministérielle, lorsqu’on constate que des alternatives n’ont pas été mises sur pied pour remplacer les emballages plastiques interdits. Le ministre propose « l’usage des sacs en papier, en raphia ou des feuilles de bananiers » pour emballer les courses.  Ces alternatives ne sont actuellement pas   disponibles sur le marché. Lorsqu’il y en a, à l’exemple des sacs en papiers, ils sont  insuffisants et trop cher pour le consommateur moyen. Pour l’instant, ce sont les sacs plastiques de moins de 60 microns qui sont saisis.

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